Appuis numériques aux victimes de VSBG en RDC
Renforcer l’approche holistique de l’accès et de la prise en charge médicale des femmes et filles survivantes de violences sexuelles et basées sur le genre à travers des outils numériques à l’Est de la République démocratique du Congo.
Date de démarrage du projet : 15/10/2022
Dernière mise à jour : 17/11/2023
Pays de déploiement : Congo (la République démocratique du)
Quel est le problème que permet de résoudre le projet ?
Située à l’est de la République démocratique du Congo, la province du Nord-Kivu connaît des situations humanitaires d’urgence, aggravées par la persistance de violences perpétrées par des groupes armés avec les forces loyalistes. Selon le plan de réponse humanitaire publié par OCHA en janvier 2022, on compte 49 661 cas des violations des droits humains dont 5 457 cas des femmes victimes de VSBG. La capacité de prise en charge holistique demeure très précaire et insuffisante, alors que les conflits armés et les violences demeurent une réalité permanente dans l’est du pays. Ces violences ont fait au moins 1 147 morts civiles (dont 240 femmes suite à une mauvaise prise en charge holistique, et 592 sans prise en charge). Selon le Bulletin d’information trimestriel du sous-cluster violences basées sur le genre (SC-VBG) de janvier-mars 2022, 7,3 millions de femmes et filles sont à risque de subir une violence basée sur le genre. L’environnement de protection s’est dégradé à l’Est du pays suite aux conflits armés et inter-ethniques, et une demande d’assistance humanitaire de prise en charge a été lancée.
L’approche préconisée par ce projet consiste à fournir un soutien numérique capable d’assurer le référencement des victimes dès la violence jusqu’à leur prise en charge médicale et psychologique. Cette approche doit permettre d’éduquer les communautés féminines pour restaurer la jouissance de leurs droits, faire progresser l’égalité des genres, et contribuer à prévenir les comportements inadaptés et les maladies mentales. La même approche favorisera des recherches pour développer une meilleure compréhension de la dynamique complexe de la violence sexuelle, afin de guider notre travail de lutte contre la désinformation et pour la protection des femmes et des filles dans la zone d’intervention.
Description détaillée du projet
Le projet vise à assurer le référencement à distance des survivantes de violences sexuelles et basées sur le genre (VSBG), afin de prévenir et lutter contre les complications, telles que les grossesses, les infections sexuellement transmissibles (IST) et le VIH/Sida. Pour améliorer la prise en charge médicale des femmes et filles survivantes à travers des outils numériques, des mécanismes d’alerte, d’écoute et de suivi par téléphone, sont mis en place dans la communauté. Parmi les outils visant à prévenir et à lutter contre les VSBG, les abus et l’exploitation sexuelle figurent :
- un numéro vert, dont le rôle est préventif, via lequel la victime ou son/sa proche peut signaler et demander de manière instantanée un premier secours ou une prise en charge, et déclencher le processus de référencement ;
- une boîte à suggestion, outil numérique facilitant la communication, permettant de recueillir les avis de la communauté pour améliorer la qualité de la prise charge holistique de victimes, de remonter les cas, d’améliorer la fluidité du processus de référencement et de prise en charge médicale et psychologique des femmes et filles survivantes de VSBG ;
- les réseaux communautaires, pour déployer une sensibilisation ciblée et approximative, en groupe ou en porte-à-porte, rapprocher les victimes des services de prise en charge médicale et suivre l’évolution de leur santé ;
- les réseaux sociaux, pour publier, relayer et poster les acquis et d’autres activités du projet afin d’atteindre et de documenter à plus grande échelle les communautés à risque d’être victimes de violences sexuelles et basées sur le genre.
Impliquer et solliciter l’avis de la communauté à travers ces outils a plusieurs avantages : connaître leurs problèmes et attentes pour répondre à leurs besoins réels, fournir un soutien médical ou psychologique le cas échéant, intervenir au nom de la survivante et l’aider à obtenir un service médical urgent et gratuit. Une éducation thérapeutique des survivantes est également apportée par téléphone mobile, via des notifications sur les conseils de santé pour éviter des crises mentales et la détérioration de leur santé physique.
Quelle est la plus value du projet ?
Plusieurs initiatives relatives à la protection des femmes et filles survivantes de violences sexuelles et basées sur le genre ont été mises en œuvre dans la zone. Toutefois, ces initiatives ne consistaient qu’à l’accompagnement juridique et judiciaire et l’autonomisation économique des victimes. Aucune initiative de prévention et de protection, intégrant l’outil numérique, et visant l’amélioration de la prise en charge médicale pour la santé physique et mentale de la victimes n’existe dans la zone ciblée par ce projet. L’approche est innovante car elle permet aux survivantes qui vivent dans la zone d’intervention d’atteindre facilement les services de prise en charge médicale, de même qu’un/une médecin psychiatre ou un/une psychologue proche de son lieu de résidence, via un numéro vert, la boîte à suggestion ou la flexibilité des réseaux communautaires. Elle permet l’écoute et le suivi actif de la victime au téléphone.
250
Nombre de bénéficiaires depuis le lancement
5 Équivalent(s) plein-temps
5 Employés
18 Bénévoles
3 Prestataires
250
Nombre de bénéficiaires depuis le lancement
Public ciblé
- Enfants - Adolescents (6-18 ans)
- Autres
Objectifs du projet
- Amélioration de la prise en charge
Matériels utilisés
- Téléphone portable / mobile
- Ordinateur
Technologies utilisées
- Télécommunication mobile (sans connexion des données)
- Internet
- Application mobile (Android, iOS, Windows Phone, HTML5, ...)
Utilisation hors ligne
Oui
Open source
Oui
Open data
Oui
Évaluation indépendante
Oui, une auto-évaluation ou une évaluation par un organisme solidaire/connexe
À propos du porteur
Action pour la paix, éducation, et la défense des droits humains (APEDH)
L’Action pour la paix, l’éducation et la défense des droits humains (APEDH) est une organisation locale de droit congolais créée en 2015, à l’initiative des femmes de la ville de Goma. Elle cherche à réponse des problématiques liées aux droits humains en République démocratique du Congo (RDC), en particulier dans la province du Nord-Kivu : non-implication des femmes dans la gouvernance locale et la recherche de la paix (résolution et transformation des conflits), destruction du tissu socio-économique des femmes, incapacité des femmes à défendre leurs droits, dépendance économique des femmes, non-dénonciation des violations des droits humains commises envers les femmes, déscolarisation et enrôlement forcé des enfants dans des groupes armés. L’association agit dans trois domaines principaux : genre et autonomisation de la femme ; protection et éducation de l’enfant ; paix, droits humains et bonne gouvernance, en faveur des femmes et des enfants vulnérables affectés par les conflits armés. Notre vision est de vivre dans une société où les droits des femmes et des enfants sont respectés.
Secteur : Organisationnel (Collectivités, ONG, Associations, Fondations, ...)
Pays d'origine : Congo (la République démocratique du)
Contact : Site du porteur Site internet du projet
Partenaires
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Open Society Initiative For Sourthern Africa-OSISA
Organisationnel (Collectivités, ONG, Associations, Fondations, ...)
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Organisation Internationale de la Francophonie-OIF
Organisationnel (Collectivités, ONG, Associations, Fondations, ...)
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Counter Part International
Organisationnel (Collectivités, ONG, Associations, Fondations, ...)
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Zone de santé de Kibumba où le projet aura lieu
Sanitaire (Professionnels et structures de santé)